L‘ Equipage

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Récit de voyage - Le Coq

NOTRE  COMPOSITION FAMILIALE

Avant ma vie sur les bateaux, j’ai vécu dans plusieurs pays d’Afrique pendant 7 ans, entrecoupés de longs séjours en France. J’y ai rencontré le papa de mes deux premières filles. C’était au Mali, à Bamako, j’étais étudiante, lui chef cuisinier franco-mauricien. Nous étions en 2010, j’avais 23 ans et lui 25 ans de plus. J’avais intégré le Conservatoire des Arts et métiers Multimédia Balla Fasseké Kouyaté pour un échange de 6 mois qui finalement en durera 9. J’avais des paillettes dans les yeux. Je suis rentrée en France en mai 2011 avec des papillons dans le ventre. 9 mois plus tard, en janvier 2012, naissait ma fille ainée, le future MATELOT.

Bébé des Beaux arts de Dijon baignée dans l’odeur des peintures et dans la poussière du plâtre,  diplôme en poche, nous quittons le continent pour rejoindre le Congo, sa zone minière du Katanga, l’hotel Grand Karavia et le papa. J’avais adoré le Mali, je detesterai le Congo. Moi qui rêvait «métissage des cultures» entre occident et afrique, je me confrontais à un pays où les blancs mettaient des cadenas à leurs frigos de peur de se faire voler par leur femme de ménage et leur gardien.

Je travaillais comme prof d’arts plastique dans le collège belge sans grande motivation et nous vivions dans une chambre d’hotel sombre en sous sol, là où travaillait Lawrence depuis quelques mois déjà. J’avais une immense piscine à disposition mais finalement m’y baignait peu, j’étais complétement assistée, nourrie, logée, blanchie. Je n’avais pas été habitué à cette dépendance. Les prémices d’une prison dorée, cette vie d’expatriée. J’avais les dogmes européens et j’étais frustrée de ne pas travailler comme une acharnée. J’étais quand même sortie diplomée d’un master! J’étais devenue la femme de... Ma fille avait une nounou africaine payée au lance pierre évidemment; mais comme disent les blancs « Au moins on leur donne du travail». L’envers du décor: un misérable salaire de 60 euros par mois avec lequel ils arrivent tout juste à survivre.

Décembre 2012, bye bye tchao Congo. Vacances à l’Ile Maurice sous les cocotiers, rencontre avec la belle famille mauricienne, sa culture et son créole. Noël en bikini, feu d’artifice sur la plage pour le nouvel an, curry à gogo, eau transparente turquoise, dahl puri, Port Louis, les tontons, la tata,  les cousines, la Mami... La Dolce Vita! Clap de fin, 2013 retour en France chez papa-maman pour six mois avec ma fille.

Août 2013, nouveau départ, nouveau Voyage. Nous embarquions une nouvelle fois pour le continent africain, direction le Gabon, Libreville, sa capitale. Dorénavant nous aurons une villa avec vue sur l’océan atlantique, ma fille ira au jardin d’enfant Picasso, un chauffeur m’amenera faire mes courses, son père travaillera à l’hôtel le crystal cuisinant pour des militaires espagnols venus couvrir le conflit en centrafrique. Ils occupaient toutes les chambres de l’hôtel et semblaient en vacances. Une petite graine, dans mon ventre tout rond, annonçait une naissance prochaine. Une petite soeur, la quatrième fille pour son papa.

Octobre 2014, je décidais de rentrer en France pour accoucher de ma deuxième fille, le futur MOUSSE,dans une maternité  auprès de ma famille et surement par «peur» d’accoucher en Afrique. Quelle honte quand j’y repense aujourd’hui. Mais je reviendrai sur ce sujet dans un autre récit.

Février 2015, retour en terres africaines où elle y fera ses premiers pas, pieds nus, le corps tanné par le soleil. Il faisait chaud, humide, équatoriale. Dans notre jardin, les chauves souris faisaient un boucan d’enfer. Les baleines nageaient non loin des côtes. La forêt tropicale des pygmées était aux portes de la ville. Malgré une vie citadine, les filles grandissaient à côté d’une richesse naturelle extraordinaire. Et cela allait continuer...

Février 2016 nouvelle destination et la dernière à ce jour sur ce continent si bouleversant. Nous avons découvert l’Afrique australe et la savane zimbabwéenne. Pendant deux ans, les babouins, les éléphants, les phacochères étaient nos voisins.

Quand nous sommes rentrées en France en octobre 2018, elle pensait voir des hippo dans nos rivières et se méfiait des eaux du canal dans lesquelles auraient pu se cacher des crocodiles.   

Toute cette histoire pour vous donner une idée dans laquelle nous avons évolué et grandit, le matelot, le mousse et moi, le COQ, avant d’atterrir dans l’équipage du pirate-PILOTE en mai 2020.

Pour compléter l’équipage, s’en est suivi l’arrivée du CHAT en juin 2019 à Ancy le Franc, puis du CHIEN en juillet 2021 sur le Canal des Vosges.

Notre petite GRENOUILLE est née à bord le 4 juin 2023 à 19h27 sur le Doubs. Petite soeur d’une fratrie «recomposée». Petit coeur de pirate, Princesse des rivières. Une troisième PrincessePirate pour compléter cette famille d’itinérants voyageurs, amoureux, aventuriers de l’eau.

Eté 2020- Amarrage sur la Saône, baignade et canöé

Première navigation sur le canal de Bourgogne en Mai 2020

Partie d’échec dans la baignoire du Princesses Pirates

Balade - café en Delorean sur le canal lateral à la Marne

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